Diagnostiquer la maturité numérique d’un territoire nécessite d’adopter une démarche structurée. Voici trois grandes approches méthodologiques qui se distinguent :
1. Les référentiels et grilles d’évaluation
L’élaboration de référentiels standardisés est une méthode courante pour évaluer la maturité numérique. Ce sont des cadres conçus pour analyser différents aspects, comme :
- Les infrastructures (connectivité Internet, cybersécurité, équipements) ;
- Les usages (services publics numériques, participation en ligne, inclusion numérique) ;
- La gouvernance (pilotage stratégique, formations, budgets dédiés).
Un exemple clé est le Référentiel général d’amélioration numérique (RGAA), conçu pour évaluer l’accessibilité numérique. D’autres grilles, comme celles proposées par Cap Digital ou des cabinets de conseil spécialisés en transformation numérique, permettent d’avoir une vision plus large. Ces matrices attribuent souvent un score global ou détaillé, permettant ainsi de repérer les axes d’amélioration.
2. L’analyse des données quantitatives
De nombreux outils d’évaluation reposent sur la collecte et l’exploitation de données disponibles, qu’elles soient issues d’enquêtes locales ou de bases statistiques nationales.
Quelques exemples concrets :
- Les données de couverture Internet publiées par l’ARCEP, permettant de visualiser la qualité de la connectivité dans une zone donnée ;
- Les statistiques d’usage de services publics numériques, souvent disponibles auprès des administrations locales ;
- Les indicateurs d’inclusion numérique, tel que le baromètre du numérique réalisé chaque année par le CREDOC (Centre de Recherche pour l'Étude et l'Observation des Conditions de Vie).
Chaque territoire peut ainsi croiser ces sources pour obtenir un panorama précis de ses forces et faiblesses numériques.
3. Les audits terrain et consultations
Si les données chiffrées donnent une photographie à grande échelle, elles doivent être complétées par une approche plus qualitative ancrée dans le terrain. L’audit permet de confronter les perceptions des citoyens, des agents publics et des acteurs locaux avec les résultats obtenus via les autres outils.
Quelques actions possibles :
- Organiser des ateliers participatifs pour faire émerger les besoins réels des usagers ;
- Réaliser des entretiens qualitatifs avec les décideurs locaux ;
- Diagnostiquer directement des équipements ou des services numériques en conditions réelles.
Cette combinaison entre données chiffrées et ressenti de terrain permet d’aller au-delà du simple rapport et de refléter les réalités quotidiennes des habitants et responsables d’un territoire.